Le directeur de la morgue de l’école de médecine de l’université de Harvard (Etats-Unis), sa femme et quatre autres personnes ont été inculpés ce mercredi par la justice pour trafic d’organes et de restes humains. « Certains crimes dépassent l’entendement », a déclaré le procureur fédéral américain de Pennsylvanie, Gerard Karam, à propos de cette affaire.
Cedric Lodge, 55 ans, son épouse Denise Lodge, 63 ans, et les quatre autres suspects sont poursuivis entre autres pour « complicité de vol et transport de biens volés » selon le parquet, qui confirme une information du Boston Globe. Le couple et une troisième personne ont été arrêtés sans incident ce mercredi.
Des restes humains offerts à la science
Cedric Lodge, directeur jusqu’en mai 2023 de la morgue de l’école de médecine de Harvard, est accusé d’avoir fait partie de 2018 à 2022 d’un « réseau national d’individus qui achetait et vendait des restes humains » volés à l’université et dans une morgue de l’Arkansas. Le quinquagénaire volait les organes et restes humains « donnés à la science pour de la recherche et de l’éducation médicales ».
« Le vol et le trafic de restes humains touchent à l’essence même de ce qui fait de nous des êtres humains », a tonné Gerard Karam, dénonçant des actes « odieux » et « épouvantables ». Le procureur a promis que la justice serait rendue pour les « victimes » et leurs proches.
Un scandale similaire en France
Dans un e-mail rendu public, les doyens de l’école de médecine et de Harvard ont exprimé leur « effarement » en apprenant les faits, qualifiés d’« odieuse trahison ». Cedric Lodge a été licencié début mai. Les enquêteurs « pensent qu’il a agi sans l’aide de quiconque à Harvard », ont précisé les responsables de l’université. Les autres personnes inculpées n’ont pas de lien avec Harvard.
En France, un scandale similaire avait éclaté en 2019 après les révélations par la presse des conditions effroyables de conservation de corps donnés à la science au sein de l’Université Paris-Descartes, en plein cœur de Paris. Plusieurs personnes, dont l’ancien président de l’université, ont été mises en examen.