Les mots s’éraillent
Les mots déchirent
Les mots s’émeuvent
Courent et se taisent
Les mots sont incompris
Corrompus, déformés
Les mots gémissent,
Deviennent virils, endurants
Les mots se plient
Se teintent de couleurs amères
Les mots sont vides, nus
Ils se posent sur le sable,
Noircissent le soleil
Cafouillent et sèment le trouble
Les mots courent, respirent
Et s’essoufflent
Ils se déshabillent sur l’autel
Des dieux pervers
Les mots vieillissent
Exhalent le chaos
Et cassent le soleil
Fuyant l’horizon assombri
Les mots coulent
Raniment les souvenirs cachés
Sous les pierres humides
Des automnes oubliés
Les mots construisent
Et mangent l’inutile violence
Les mots sont niais,
Les mots conspirent
Et mitraillent l’horizon
Les mots tuent,
Et dévorent les rêves têtus
brisés sur le roc solitaire
Les mots affichent
Sur les murs sombres
La laideur de l’instant oublié
Les mots renient l’alphabet
Épousent la violence
Des Hableurs excités
Les mots sont colorés
Ils sont parfumés
Les mots sont aussi vils
Et puent l’indécence
Les mots se décomposent
Se recomposent au besoin
Les mots sont jaloux, neutres
Et partisans
Les mots sont le reflet
De notre ignorance
De notre savoir
De notre misère
Et de notre bonheur
Les mots sont pour nous
Et contre nous
Les mots compromettent l’éternité
Dépouillent les âmes damnées
Les mots obscurcissent
Les couloirs de notre être
Et attisent les flammes
De notre mal-être
LEPS le MAGnifik