La plupart des journalistes en Haïti ne font partie d’aucun syndicat et n’obéissent à aucun code déontologique. Ils fixent les règles auxquelles ils obéissent et ne sont soumis à aucune contrainte externe. Le journaliste dans cet univers de non-droit qui se revendique « directeur d’opinions » fixe ses propres règles, et bien souvent, est plus puissant que le média dans lequel il exerce, ne serait-ce qu’en se référant à la popularité comme critère. Une situation qui leur procure une un régime spécial de parole sans crainte de sanction et de censure.
Le démantèlement de l’État et l’absence de règlementation hormis deux décrets déphasés, celui créant le CONATEL en 1979 et celui pris par le président militaire, le général Henry Namphy en 1987, consolide ce désordre médiatique, tout en favorisant la violation des fondamentaux du journalisme. La contamination des faits journalistiques est une manifestation de ces dérives.