Le divorce entre la vérité et la politique en Haïti est consommé depuis longtemps. Si bien que le politicien est perçu ici comme un fabulateur né. Un opportuniste qui ne se ménage d’aucune promesse fallacieuse, de manipulation langagière, pour mobiliser un électorat réticent, ressassant les expériences passées qui ont conduit à ce naufrage du projet démocratique d’après 1986.
Le refus de participation des citoyens aux convocations électorales, traduit le ras-le-bol qui découle de cette situation pernicieuse de la séquestration du politique par les élites économiques et la privatisation de l’Etat qui se décharge graduellement de son rôle de régulateur. Le souverain désengagé n’est plus la source du pouvoir et se voit octroyer un rôle limité dans les affaires de la République.
En fait, la participation du peuple dans les grandes décisions se réduit au jour de vote pour choisir des représentants modelés en agents d’une oligarchie réactionnaire.