Port-au-Prince ! Jeudi, 11 Décembre 2014.-
Source GARR
Le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) a exhorté les autorités haïtiennes à travailler pour que le respect des droits humains devienne une réalité à la frontière haïtiano-dominicaine en présentant divers cas de violations de droits humains enregistrés à la frontière et dans des communes frontalières.
Au nombre des cas de violations de droits humains enregistrés pour la plupart à la frontière de Limón, localité dominicaine voisine de Fonds-Verrettes, figurent deux cas d’assassinat de ressortissants haïtiens, des bastonnades causant de graves blessures, des menaces de mort et des arrestations illégales, ont indiqué deux membres du réseau au cours d’une conférence de presse, à l’occasion de la célébration du 66ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme observée le 10 décembre 2014.
Santo Israël, un agent forestier dominicain a été cité par les représentants du RFJS pour avoir perpétré l’assassinat de deux travailleurs haïtiens, Soiniel Timé et Saincyr Méricil dont les corps sans vie avaient été retrouvés à Limón.
« Suite à l’assassinat, le 11 avril 2014, du père de Santo Israel attribué sans aucune preuve aux ressortissants haïtiens, il avait juré de le venger. Il avait passé de la parole aux actes en persécutant la communauté des migrants-es haïtiens de Limón jusqu’à arriver à tuer les deux travailleurs haïtiens. », a dénoncé Jean Lestin L. Menès, Coordonnateur du Comité des Droits Humains de Fonds-Verrettes.
D’un autre côté, Jean Lestin L. Menès a déploré le fonctionnement d’une brigade d’hommes armés qui, a-t-il dit, procède à des arrestations illégales accompagnées de bastonnades. Selon lui, cette brigade agit à la solde de la mairie et du député de la commune de Fonds-Verrettes.
Le militant de droits humains a cité en exemple le cas d’un citoyen connu sous le nom de Lerissoine qui a été arrêté et bastonné, le 25 septembre 2014 par cette brigade. Ce citoyen qui était accusé à tort d’implication dans le vol d’un cheval, avait été emprisonné au sous-commissariat de Fonds-Verrettes pendant 24 heures. Cependant, le cheval qui semblait avoir été plutôt égaré avait été retrouvé dans un jardin de la zone.
Il faut encore signaler que des citoyens et citoyennes haïtiens ont été aussi victimes d’agressions de la part d’agents policiers haïtiens basés dans d’autres communes frontalières, notamment à Anse-à-Pitre.
Le porte-parole du RFJS, Georges Joseph a présenté le cas de Magdala Gabriel, une nourrice de 4 mois qui avait été maltraitée par un agent de la Police Nationale d’Haïti de la commune d’Anse-à-Pitre. Cet incident était survenu suite à l’évasion du mari de la victime au commissariat de cette ville frontalière.
Au terme de cette conférence, le RFJS a fait des recommandations aux autorités haïtiennes pour que les droits des résidents-es des communes frontalières soient respectés. Parmi ces recommandations figurent l’augmentation du nombre de policiers sur toutes les lignes frontalières, le suivi judiciaire des cas de violations de droits humains répétés et la mise en place de programmes sociaux visant à donner aux Haïtiens et Haïtiennes le goût de rester dans leur pays.
Photo: Josué Michel