Port-au-Prince ! Samedi 22 Novembre 2014 –
Le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes de concert avec le Programme des Nations Unies pour le a réalisé un débat autour du thème : Construction de la masculinité et violences faites aux femmes, vendredi 21 novembre 2014 à l’Hôtel Montana dans le cadre du quinzième anniversaire de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes ayant permis à diverses voix de partager leur point de vue sur la question, a appris l’agence Haïti Inter Presse.
Cette activité coïncidait avec le lancement officiel de la publication : Conjuguer les genres pour lutter ensemble contre les violences faites aux femmes, un ouvrage de plaidoyer qui explore différentes visions et points de vue dans la perspective d’associer les hommes et femmes pour atteindre l’équité des genres, élément constitutif d’un développement durable et inclusif, indique un communiqué du PNUD publié vendredi.
Anthropologues, écrivains, économistes, sociologues et autres experts-es ont jeté un regard thématique sur les différentes expressions de la masculinité en Haïti. Ce combat ne doit plus être le domaine exclusif des femmes mais un objectif commun à tous les genres.
La Ministre à la Condition féminine et aux droits des femmes, Marie Yanik Mézile, a exprimé de grands espoirs dans le cadre du suivi de la lutte contre les violences à l’égard des femmes et invité les hommes à s’approprier ce combat.
Mettre fin à la violence faite aux femmes c’est en d’autres termes atteindre un niveau d’investissement national qui implique la participation impérieuse de chaque citoyenne, chaque citoyen au changement des structures sociales discriminatoires qui génèrent la violence à l’égard des femmes, a soutenu Madame Mézile. Le débat d’aujourd’hui ainsi que la publication de cet ouvrage avec l’appui du PNUD soutiennent que la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des femmes doit être envisagée avec les hommes, leur action et leur engagement, a-t-elle fait remarquer.
La titulaire du MCFDF s’est déclarée consciente de l’importance de la déconstruction sociale des genres, notamment de la masculinité, comme facteur déterminant de la survenue d’autres rapports de genre pour arriver à une société juste et égalitaire. Mettons le cap sur une « vie exempte de violence faite aux femmes » à l’horizon 2034.
La Directrice principale du PNUD, Sophie de Caen, a pour sa part renouvelé l’engagement de l’organisation à continuer à s’investir pour éliminer la violence à l’égard des femmes, conformément à sa mission et ses valeurs.
« Lutter contre les violences faites aux femmes implique de trouver des solutions innovantes, notamment en construisant des passerelles de compréhension entre les hommes et les femmes, afin d’établir un partenariat durable et constructif entre les sexes. Ce partenariat doit permettre aux pères, mères, filles et fils, sœurs et frères d’avancer ensemble vers une société plus juste et égalitaire. », a avancé Madame de Caen.
Le PNUD a renouvelé cet engagement car comme l’a souligné le Secrétaire Général Ban Ki Moon dans son message officiel à l’occasion de la célébration de cette journée, la violence à l’égard des femmes et des filles meurtrit non seulement les personnes qu’elle touche directement, mais foule aussi aux pieds notre humanité commune.
En Haïti, les femmes représentent près de 52 % de la population mais restent bien trop souvent reléguées au second plan des affaires sociales, politiques et économiques. Pourtant, près de 40 % des foyers sont gérés par des femmes et ce chiffre s’élève même à 46 % en zone métropolitaine. La société haïtienne est une des rares sociétés centrée sur la mère et la famille maternelle. De ce fait, l’élimination de la violence à l’égard des femmes est une nécessité morale et politique dans la perspective d’un développement réel.
PNUD