Caracas ! Lundi 1er Mai 2017.-
Par Reuters
Partisans de l’opposition et du gouvernement ont organisé des défilés du 1er-Mai rivaux lundi au Venezuela où le mouvement de protestation contre le pouvoir du président Nicolas Maduro est entré dans un second mois.
Des rassemblements de milliers de personnes ont eu lieu dans la capitale, Caracas, et dans plusieurs autres villes du pays.
A Caracas, les autorités avaient fermé les stations de métro et dressé des barrages sur les grandes artères pour nuire aux rassemblements d’une opposition qui demande le départ du président Maduro, qu’elle taxe d’incompétence et de tendances dictatoriales, et la tenue d’élections anticipées.
Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre dans un quartier de l’ouest de Caracas. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires.
Dans le centre de la ville, des partisans du régime, tous vêtus de rouge, ont défilé autour d’une énorme poupée gonflable à l’effigie de Hugo Chavez, le prédécesseur du président Maduro, mort d’un cancer il y a quatre ans.
Le chef de l’Etat, qui affirme gouverner au nom du peuple et d’un “socialisme du XXIe siècle”, a annoncé dimanche une augmentation de 60% du salaire minimum pour compenser une inflation galopante.
Ses détracteurs ont tourné en ridicule la mesure, qui porte le salaire minimum à l’équivalent de 50 dollars par mois au marché noir, y voyant la preuve que le gouvernement navigue à vue, entre strict contrôle des changes et activation frénétique de la planche à billets.
Pourtant riche en hydrocarbures, le pays traverse depuis des mois une situation économique désastreuse avec des pénuries de toutes sortes. Des pans entiers de la population sont privés de certains biens de première nécessité.
Nicolas Maduro, comme le faisait Hugo Chavez en son temps, accuse l’opposition d’être instrumentalisée par les Etats-Unis en vue de mettre la main sur les richesses pétrolières du pays.
Depuis le début de cette dernière vague en date de protestations, le 1er avril, 29 personnes ont été tuées, dans les deux camps, la plupart par balle lors de violences en marge de défilés.