Par AFP
L’ex-chef de l’Etat Andry Rajoelina a officiellement remporté jeudi 27 decembre 2018 la présidentielle à Madagascar, battant son rival Marc Ravalomanana au second tour d’une élection très disputée et marquée par des accusations de fraude.
Andry Rajoelina a obtenu 55,66 % des suffrages contre 44,34 % pour Marc Ravalomanana, un autre ancien président, selon les résultats du deuxième tour du 19 décembre publiés par la commission électorale. Peu après la proclamation des résultats, Marc Ravalomanana a déposé plusieurs recours devant la Haute cour constitutionnelle pour les contester.
« Nous avons déposé plusieurs requêtes aujourd’hui concernant toutes les localités de Madagascar. Ces requêtes concernent les anomalies survenues et les failles au niveau de la commission électorale durant cette élection », a déclaré à des journalistes son directeur de campagne, Anisoa Tseheno Rabenja.
Marc Rabenja a accusé la commission d’avoir commis un « acte prémédité (…) pour une fraude massive ». Selon lui, elle « a aidé » Andry Rajoelina à « commettre ces fraudes massives ».
De son côté, commentant sa victoire devant des membres de la presse, Rajoelina a estimé que « le peuple malgache a pu s’exprimer en toute liberté » et a appelé de ses voeux à « une alternance démocratique ».
« Mon message est simple, le peuple malgache n’a plus besoin de crise » mais « d’un leader sage, unificateur, pour unifier tout le peuple malgache », a-t-il déclaré. « Les yeux du monde entier se tournent maintenant vers nous et il devrait y avoir une alternance démocratiques maintenant à Madagascar », a ajouté Andry Rajoelina.
La Haute cour constitutionnelle dispose de neuf jours pour valider ou infirmer les résultats après l’examen des recours.
Le président de la commission électorale Hery Rakotomanana a assuré que « des efforts » avaient été faits « pour répondre aux requêtes des deux candidats. L’un a demandé un examen du logiciel de comptage, l’autre a demandé des confrontations de procès-verbaux », a-t-il dit.
L’élection présidentielle a été marquée par des accusations mutuelles de fraude de la part des deux candidats finalistes qui ont dépensé sans compter et multiplié les promesses parfois irréalistes pour l’emporter et effectuer leur retour à la présidence.
Leur campagne aux allures de règlement de comptes personnels a largement occulté les problèmes de fond du pays, qui est l’un des plus pauvres du continent africain et est sujet à l’instabilité politique depuis son indépendance de la France en 1960.