Vatican ! Dimanche 16 Avril 2017.-
Par F
Le Pape François n’a pas oublié l’Afrique et ses conflits «aggravés par la très sérieuse famine qui frappe certaines régions».
Par tradition, le message pascal urbi et orbi du Pape est moins politique que celui de Noël mais l’adresse lancée, dimanche à midi, par le Souverain Pontife, depuis le balcon d’une place Saint-Pierre magnifiquement fleurie par les horticulteurs néerlandais, n’a pas pu échapper à l’actualité dramatique de la Syrie.
Sortant du texte prévu, le Pape a fortement condamné «la dernière attaque ignoble» intervenue, samedi 15 avril en Syrie «contre des réfugiés en fuite et qui a provoqué de nombreux morts et blessés».
Au moins 100 personnes ont effectivement perdu la vie dans une action à la voiture piégée contre des bus d’évacuation de civils près d’Alep.
Contre «cette guerre qui ne cesse de semer l’horreur et la mort», le Pape a demandé que soient particulièrement soutenus «les efforts de tous ceux qui s’emploient activement à apporter soulagement et réconfort à la population civile en Syrie».
Il a aussi appelé «les responsables des nations à avoir le courage d’éviter l’expansion des conflits et d’arrêter le trafic des armes». Évoquant la région dans son entier, il a imploré «le don de la paix pour tout le Moyen-Orient, en commençant par la Terre sainte, mais aussi l’Irak et le Yémen».
Curieusement, François n’a pas directement évoqué la situation en Égypte, où se sont produits deux attentats contre des chrétiens coptes le dimanche des Rameaux.
Un drame qu’il a certes déjà condamné et qu’il devra côtoyer dans moins de deux semaines puisqu’il est attendu au Caire, la capitale égyptienne, les 28 et 29 avril.
Dans son message de Pâques, François n’a pas oublié l’Afrique: «Que la proximité du Bon Pasteur ne manque pas aux populations du Sud-Soudan, du Soudan, de la Somalie et de la République démocratique du Congo, qui souffrent de conflits qui se perpétuent, aggravés par la très sérieuse famine qui frappe certaines régions de l’Afrique.»
Il a souhaité visiter le Sud-Soudan en 2017 mais a dû renoncer récemment à un projet de voyage République démocratique du Congo.
Il a également évoqué son continent d’origine, l’Amérique latine. Sans mentionner le Venezuela, il a particulièrement insisté sur le respect de l’État de droit: «Que Jésus ressuscité soutienne les efforts de tous ceux qui, spécialement en Amérique latine, s’engagent à garantir le bien commun des sociétés, parfois marquées de tensions politiques et sociales qui dans certains cas aboutissent à la violence.
Qu’on puisse construire des ponts de dialogue, en persévérant dans la lutte contre la plaie de la corruption et dans la recherche de solutions valables et pacifiques aux controverses, pour le progrès et la consolidation des institutions démocratiques, dans le plein respect de l’État de droit.» En septembre prochain François est attendu en Colombie.
Parlant rapidement de l’Europe, François a prié pour que «le Bon Pasteur aide l’Ukraine, encore affligée par un conflit sanglant, à retrouver la concorde» et a demandé «que le Seigneur ressuscité, qui ne cesse pas de combler le continent européen de sa bénédiction, donne espérance à tous ceux qui traversent des moments de crise et de difficultés, spécialement en raison du grave manque de travail surtout pour les jeunes».
Plus globalement, François a centré son message pascal 2017 sur la proximité du «Pasteur ressuscité» avec «ses frères égarés dans les déserts du monde» et «opprimés par le mal sous ses différentes formes.».
À commencer par ceux qui sont plongés dans «les labyrinthes de la solitude et de la marginalisation» ou qui sont «victimes des anciens et des nouveaux esclavages: travaux inhumains, trafics illicites, exploitation et discrimination, graves dépendances», sans oublier les «enfants et les adolescents» «exploités» et sujets de «violences subies à l’intérieur des murs de sa propre maison».
Le Pape a aussi insisté sur l’attention due aux «migrants forcés» qui sont «contraints de laisser leur terre à cause de conflits armés, d’attaques terroristes, de famines, de régimes oppressifs».