Pétion-ville ! Mercredi 3 Juin 2015.-
La Confédération des travailleurs haïtiens (CTH) dans le cadre de l’exécution de son programme annuel, a réalisé les 30 et 31 mai 2015 au local de l’Institut national de formation sociale (INAFOS), situé sur la route de Frères (Pétion-ville), un séminaire de formation des cadres autour du thème « Les Droits syndicaux », qui ciblait une quarantaine de participants.
Ce sont les secrétaires à l’organisation et aux conflits des onze fédérations, d’un syndicat national affiliés à la CTH), ajoutés aux 29 membres du comité exécutif et à un représentant de la commission haïtienne pour le respect des droits humains (CHREDHU, qui ont reçu cette formation qui leur permettra de mieux défendre leurs droits et ceux de leurs camarades quand ils sont lésés ou lors d’un conflit de travail avant l’intervention d’un expert en matière juridique.
Cette formation des formateurs bénéficiant de l’appui financier de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC) basée en Belgique dans le cadre d’une coopération avec la CTH, toutes deux affiliées à la Confédération syndicale internationale (CSI), était placée sous la conduite du Département d’éducation de formation (DEF) de l’organisation syndical haïtienne.
Les intervenants qui étaient Monsieur Jacques Belzin, René Prévil Joseph, Rigaud Xavier et Ricot Palès Dolcé, respectivement président, secrétaire général et secrétaires généraux adjoints de la CTH, ont dans leurs exposés, fait une analyse minutieuse des différents instruments du patrimoine juridique haïtien, divisé en deux grandes branches qui sont le Droit public et le Droit privé.
Ils ont surtout mis l’accent sur le Droit privé qui tient compte du Droit du travail peu connu dans le milieu haïtien, les conventions internationales signées par Haïti dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT), le code du travail consacrant le droit des travailleurs de se regrouper en association, de défendre leurs intérêts communs et les procédures légales en matière du travail, a indiqué M. Belzin.
« Négociation collective et Communication interpersonnelle », étaient deux sous-thèmes développés à ce séminaire au cours duquel les participants et participantes, identifiés à partir des besoins clairement exprimés, ont eu une présence très active tant par la qualité de leurs interventions que par leur enthousiasme.
Les débats étaient très animés entre les participants parmi eux deux femmes, ayant pour la plupart une formation en sciences juridiques et une excellente culture syndicale.
Ces derniers auront à transmettre leurs connaissances sur le terrain à leurs camarades des associations de base dans le cadre d’un accompagnement de proximité. Ils ont été soumis à une évaluation orale caractérisée par une allocution et une évaluation écrite marquée par des impressions sur le déroulement du séminaire, ce pour permettre aux dirigeants de la CTH de se faire une idée de l’assimilation des sujets traités, selon le syndicaliste.
Les évaluations étaient assurées par des experts en la matière de la CTH et ceux évoluant hors de la structure organisationnelle. Les objectifs sont toujours atteints à plus de 80% dans le cadre de ces séries de formation en termes d’assimilation des interventions, a expliqué le président de la CTH.
il est impératif que les travailleurs et travailleuses qui doivent être considérés comme des partenaires des patrons, puissent s’armer de connaissances pour la défense de leurs droits fondamentaux notamment le droit au travail décent.
La CTH soutient l’idée du Tripartisme qui oblige l’Etat jouant le rôle de régulateur, à mettre en présence les patrons comme investisseurs et les travailleurs comme détenteurs de la force de travail dans une cohabitation certaine et une ambiance de convivialité, a dit le syndicaliste.
Monsieur Belzin a également fait appel à la responsabilité de l’Etat dans le cadre de l’application effective de la loi sur le salaire minimum, qui ne satisfait pas, fait-il remarquer aux exigences des travailleurs.
De l’avis du syndicaliste, le code du travail dont la refonte est confiée à une commission tripartite, est daté de 1979. Ce code amendé en 1984, est désuet par rapport aux nouvelles données économiques, qui ne répondent plus aux réalités actuelles et qui constitue une priorité pour l’organisation.
La CTH qui se prépare à célébrer ses 56 ans de création le 16 août 2015, a un avenir prometteur, soutient son président qui annonce la mise en place prochaine des coordinations régionales de l’organisation tout en soulignant des ouvertures faites aux jeunes dans le cadre de la structuration et du renforcement du mouvement des travailleurs en Haïti.
A la CTH, ce que l’essence est pour l’automobile, la formation l’est aussi pour le travailleur, a renchéri M. Jacques Belzin.
André Marc Odigé
HIP