New-York ! Lundi 30 Juillet 2018.-
« La traite des êtres humains est multiforme et ignore les frontières. Trop souvent les trafiquants agissent en toute impunité, et leurs crimes sont loin de recevoir l’attention requise. Cela ne peut plus durer. », écrit António Guterres, Secrétaire général de l’ONU
La traite d’êtres humains, un crime qui ne connaît pas de frontières
La traite d’êtres humains est l’exploitation criminelle de femmes, d’hommes et d’enfants à des fins diverses, dont le travail forcé et l’exploitation sexuelle.
L’Organisation internationale du travail (OIT) estime qu’environ 21 millions d’individus sont victimes de travail forcé à travers le monde. Cela inclut également les personnes exploitées professionnellement ou sexuellement. Même si le nombre exact de victimes n’est pas connu, on estime actuellement à plusieurs millions le nombre d’individus vendus à des fins lucratives dans le monde. Tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, soit en tant que pays d’origine, soit de transit ou de soit de destination des victimes.
Les enfants représentent un tiers des victimes du trafic d’êtres humains dans le monde, selon le rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Selon ce même document, les femmes et les filles représentent 79 % du trafic mondial.
En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau. Le Plan appelle à intégrer la lutte contre la traite des personnes aux programmes élargis de l’ONU afin d’accélérer le développement et renforcer la sécurité mondiale. Une des dispositions décisives du Plan est l’établissement d’un Fonds de contributions volontaires de l’ONU pour les victimes de la traite des êtres humains , en particulier les femmes et les enfants.
En 2013, l’Assemblée générale a tenu une réunion de haut niveau pour évaluer le Plan d’action mondial. Les États Membres ont également adopté la résolution 68/192 et proclamé le 30 juillet Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. La résolution déclare qu’une telle Journée est indispensable pour « faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits ».
En septembre 2015, les pays du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui vise notamment à supprimer le travail forcé et à mettre fin à l’esclavage morderne et à la traite d’êtres humains. Les Objectifs de développement durable ont également pour cible l’interdiction et l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes.
Un an plus tard, lors du Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants en septembre 2016, les États Membres sont parvenus à un consensus pour aboutir à un document fort: la Déclaration de New York. Parmi les 19 engagements adoptés, 3 concernent l’action concrète à l’encontre de la traite d’êtres humains et du trafic de migrants.
Cette année, à l’occasion de cette Journée mondiale, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) met l’accent sur les réponses à apporter face à la traite des enfants et des jeunes, qui représentent plus du tiers des victimes de traite d’êtres humains. Le thème de cette année met ainsi l’accent sur les actions à entreprendre en vue de protéger et d’assurer les droits des enfants victimes de la traite.