Port-au-Prince ! Dimanche 18 Mai 2014.-
La Confédération syndicale internationale (CSI), s’approprie les revendications des travailleurs et travailleuses haïtiens pour demander au gouvernement du Premier Ministre Laurent Lamothe d’ajuster le salaire minimum conformément à la loi haïtienne, a appris Haïti Inter Presse auprès du bureau exécutif de la Confédération des travailleurs haïtiens (CTH).
La CSI se faisant la porte-parole de plus de 176 millions de travailleurs et de travailleuses à travers le monde, a adressé une correspondance au Ministre des affaires sociales et du travail d’Haïti Monsieur Charles Jean-Jacques pour lui exprimer son extrême inquiétude face à la situation qui prévaut dans ce pays en matière de salaires minimums, notamment dans l’industrie du vêtement.
L’organisation rappelle qu’un avis publié par le MAST le 14 octobre 2013, indique que le salaire minimum en Haïti, ne reflèterait que le salaire de référence de 200 gourdes et le niveau de salaire de production de 300 gourdes pour huit heures par jour n’est pas considéré comme le salaire minimum.
Cette déclaration a été faite malgré l’article 2.2 de la loi sur le salaire minimum, qui stipule clairement que le prix payé pour l’unité de production (notamment la pièce, la douzaine, la grosse, le mètre), doit être fixé de manière à permettre aux ouvriers et ouvrières de gagner 300 gourdes pour une journée de huit heures de travail, précise la Confédération syndicale internationale.
Elle indique par ailleurs, que Better Work Haïti de l’Organisation internationale du travail (OIT) avait toujours interprété le salaire de production de 300 gourdes comme le taux de salaire minimum, sans controverse jusqu’à présent, et avait évalué, dans ses rapports semestriels, la conformité des usines sur la base de ce taux ainsi que du salaire de référence de 200 gourdes.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous ne voyons absolument aucune raison de changer la politique, sinon celle de calmer les fabricants de vêtements cherchant à éviter de payer aux travailleurs et travailleuses haïtiens le taux de production légal afin de continuer de payer uniquement le salaire minimum de référence de 200 gourdes, qui est nettement inférieur, augmenté à 225 gourdes en mai 2014 et qui ne constitue pas un salaire digne pour ces derniers, poursuit cette lettre signée par Madame Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.
L’Organisation syndicale cite un ensemble d’instruments internationaux, incluant également la Déclaration universelle des droits de l’homme, pour justifier sa position en faveur des travailleurs et travailleuses haïtiens, qui stipulent entre autres que le salaire minimum vital fait référence à un salaire de subsistance permettant de garantir un niveau de vie de base.
Elle considère que le taux de salaire de 200 (ou 225) gourdes, soit environ 5 dollars américains pour une journée de huit heures, ne garantit pas un salaire de subsistance « adéquat » ou « minimum », et que le montant du salaire de production doit aussi être revu dans le sens d’une augmentation significative.
Tant que les travailleurs et travailleuses ne gagneront pas suffisamment pour satisfaire leurs besoins élémentaires, ils ne seront pas en mesure de loger, de nourrir, d’éduquer adéquatement leurs familles et de prendre soin d’elles, fait remarquer la CSI dont le siège se trouve à Bruxelles (Belgique).
Devant ces multiples préoccupations, la Confédération syndicale internationale, exhorte les autorités haïtiennes, ayant une responsabilité dans la fixation du salaire minimum, notamment le ministère des affaires sociales et du travail, à veiller à ce que le salaire minimum en Haïti, particulièrement dans l’industrie du vêtement, soit fixé à un taux entièrement conforme aux normes de l’OIT, qui assure et respecte la contribution des syndicats au secteur du vêtement, et réponde à l’engagement en faveur de mécanismes de fixation de salaires tripartites nationaux, conclut cette lettre dont copie conforme est envoyée au président de la République Monsieur Joseph Michel Martelly, au Premier ministre Monsieur Laurent Salvador Lamothe, au Directeur Général de l’Organisation internationale du travail, Monsieur Guy Ryder, à Better Work Haïti et aux Organisations syndicales haïtiennes.
HIP