Port-au-Prince ! Jeudi 13 Avril 2017.-
Par GARR
Une vive inquiétude s’installe dans l’esprit de plusieurs dizaines de milliers de ressortissant-e-s haïtiens vivant aux Etats-Unis. Ils craignent que le statut de protection temporaire (TPS) dont ils avaient bénéficié sous l’administration de l’ancien président américain Barack Obama ne soit pas renouvelé.
Ce statut qui leur a permis de s’établir en territoire américain suite au séisme du 12 janvier 2010, arrive à expiration le 22 juillet 2017, a-t-on lu dans une note de presse du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR).
La non-prolongation du programme risque de mettre ces migrant-e-s dans une situation de déportation massive, a-t-on rapporté dans la note.
Au cours d’une conférence de presse à Little Haiti, le 6 avril 2017, à laquelle ont participé une douzaine de groupes communautaires, des migrants-e-s haïtiens ont demandé à l’administration Trump de prolonger sans délai le programme du TPS, lit-on sur le journal américain en ligne Miami Herald.
Marleine Bastien, Directrice exécutive de l’organisation Femmes Haïtiennes de Miami, qui intervenait en la circonstance, a estimé que déporter 58,000 personnes vers Haïti risque d’empirer la situation du pays qui traverse actuellement un moment très difficile. Car, plus de 7 ans après le séisme, beaucoup de gens croupissent encore sous des tentes. Ils n’ont pas accès à l’eau potable ni à la nourriture, a-t-elle souligné.
Elle a indiqué par ailleurs que la prolongation de 18 mois du programme de TPS éviterait la déstabilisation d’Haïti et la réduction de fonds transférés par les migrant-e-s haïtiens pour voler au secours de leurs familles.
Me Georges Francis, l’avocat administratif de Catholic Charities Legal Services of Miami, a indiqué que l’extension du TPS devrait s’échelonner sur une période d’au moins de 18 mois. Pour accéder au marché du travail, les migrant-e-s haïtiens doivent solliciter un document d’autorisation d’emploi qui exige diverses démarches comme les empreintes digitales et les vérifications d’antécédents, a-t-il expliqué.
Me Francis a rappelé qu’en dépit de la possibilité qui est offerte aux migrant-e-s haïtiens de renouveler leur statut, s’ils ne disposent pas d’un permis de travail valide, ils peuvent être mis à pied très rapidement.
Farrah Larrieux, personnalité de petit écran et également entrepreneure bénéficiaire du programme, a attiré l’attention du président Trump qu’il avait promis aux ressortissant-e-s haïtiens lors de sa campagne présidentielle, à Little Haiti, qu’ils ne seront pas oubliés, une fois accédé au pouvoir. Elle appelle l’administration Trump à prendre en compte le renouvellement du TPS des migrant-e-s haïtiens qui contribuent à l’économie américaine.
Soulignons qu’en mars 2017, dix membres de la délégation du Sud de la Floride ont adressé une correspondance à la Secrétaire de la Sécurité intérieure, John F. Kelly, pressant l’administration Trump de prolonger le programme du TPS.
Aucune suite positive n’a été donnée aux législateurs américains, a indiqué à Miami Herald, Llena Ros-Lehtinen, Porte-parole de la représentante républicaine du Sud de la Floride.