La mystification du racisme c’est s’en faire complice. Dans nos rapports avec la République dominicaine, deux éléments fondamentaux en ressortent: la violence sur toutes ses formes (symbolique et physique) et le racisme.
Nous faisons donc face à une nouvelle forme de praxis colonialiste engendré à chaque minute par l’appareil colonial ou néo-colonial international dont une partie du peuple dominicain s’est fait complice. Le racisme n’a rien d’accessoire ou de secondaire, ce n’est pas non plus un épiphénomène de nos rapports – dominant-dominé- avec la République Dominicaine liée à la différence des moeurs et des cultures. La haine du colonisé est fondamental pour maintenir les rapports de domination, à cet effet, la torture participe de la construction de ce rapport. Elle vise à déshumaniser l’opprimé et à obtenir un consentement du peuple dominicain. Elle ne peut nullement être considérée comme un fait aléatoire, elle est programmée.
La torture fait partie d’un consentement meurtrier et malgré les témoignages, les fait rapportés, elle sème le doute au sein du peuple dominicain qui est forcé d’accorder du crédit aux mensonges qu’on lui vend au nom d’un certain nationalisme qu’il veut croire. Aussi, il cède à la fascination de l’inhumain qui est établi comme vérité.
Cette pratique en République dominicaine a eu comme vertu, depuis des décennies, de produire au sein de certaines franges de la population une haine radicale. Elles s’accommodent avec cette situation en minimisant la déshumanisation. Elles refusent de prendre la mesure du fossé que la haine a creusé entre les deux pays, entre les deux peuples.
A ce stade, la violence est le seul moyen dont dispose le colonisé ou l’asservi de liquider en lui et hors de lui les ténèbres coloniales, c’est-à-dire d’exister. Mais a-t-on les moyens de retourner la violence pour juguler cette entreprise de dominicanisation, un antihaitiannisme, qui engendre cette mécanique de démoralisation et de déshumanisation mise en place de l’autre côté de la frontière ?
Toutefois, il ne faut pas se laisser distraire par les humiliations de nos frères qui offrent à travers un élan de solidarité populaire un écran de fumée pour camoufler certains dérapages internes, comme la vie chère, la mauvaise gouvernance, l’insécurité, dans un pays où une crise en chasse régulièrement une autre.
LEPS le MAGnifik