Paris ! Mardi 2 juin 2020.-
La lutte contre le nouveau coronavirus pourrait avoir des conséquences inquiétantes sur la santé. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la hausse de l’utilisation des antibiotiques rend d’autres infections résistantes aux traitements.
Depuis la fin du mois de décembre, le monde fait face à un nouveau coronavirus. Et en raison des très nombreuses incertitudes et des découvertes successives, différents traitements ont été tentés pour combattre le Covid-19. Et notamment des antibiotiques.
Mais l’OMS craint désormais les conséquences de ces près de six mois de lutte contre l’épidémie, comme le rapporte le journal Guardian. Ce 1er juin, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, a expliqué que “la pandémie de Covid-19 a conduit à une utilisation plus importante d’antibiotiques” alors même que seule une petite portion des patients en avaient besoin – ceux qui ont développé certaines formes d’infection.
Une tendance qui s’est renforcée avec l’utilisation de traitements non appropriés. La conséquence de cette utilisation massive des antibiotiques, c’est la hausse de la résistances “d’un nombre inquiétant” d’infections par bactéries aux traitements normalement utilisés pour les combattre. Ce qui va donc causer plus de morts non seulement pendant cette crise, mais aussi après, redoute le directeur de l’OMS.
Pour lui, il s’agit même là de “l’un des défis les plus urgents de notre temps”. “Il est clair que le monde est en train de perdre sa capacité à utiliser d’un oeil critique la médecine antimicrobienne”, a commenté Tedros Adhanom Ghebreyesus.
D’autant que, si dans certains pays, les antibiotiques sont utilisés à l’excès, ils manquent cruellement dans d’autres zones du monde.
L’OMS a donc livré un guide pour les médecins, recommandant de ne pas prescrire d’antibiotiques aux patients qui ont un développé des symptômes légers ou modérés du Covid-19, sans suspicion d’infection bactériologique.
La visioconférence du 1er juin a été également l’occasion pour l’OMS de faire part d’une autre tendance inquiétante, et qui risque elle aussi d’avoir des conséquences à long terme. Selon un sondage mené dans 155 pays en mai, la prévention et le traitement des maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, maladies respiratoires chroniques…) ont été sérieusement interrompues.
D’après l’étude de l’OMS, la réduction des soins de ces derniers mois est due au report des traitements programmés, mais aussi à la diminution du nombre de transports en commun – qui a empêché les patients de se rendre à l’hôpital -et, bien sûr, au manque de personnel soignant dans certains services, puisqu’ils étaient réorientés dans la lutte contre le coronavirus
