Article de GA (HPN) reproduit par HIP
Port-au-Prince ! Lundi 10 Novembre 2014.-
L’ancien Premier ministre haïtien, Gérard Latortue se désole de voir qu’après trois (3) ans du mandat quinquennal de Michel Martelly, les acteurs politiques n’arrivent toujours pas à trouver un consensus pour organiser les élections.
Gérard Latortue qui vient d’être honoré par le gouvernement du Chili pour avoir assuré une ‘’transition apaisée’’ en Haïti au lendemain de la chute de Jean-Bertrand Aristide, a dévoilé à HPN ses dix(10) commandements pour organiser des élections.
D’abord, le premier commandement porte sur l’engagement du pouvoir exécutif et de l’ensemble des autorités gouvernementales à réaliser des élections crédibles, démocratiques et inclusives.
A ce stade, indique Monsieur Latortue, les responsables de l’Etat doivent faire preuve de volonté réelle.
Deuxièmement, poursuit l’ancien chef de gouvernement, il faut mettre en place un conseil électoral crédible constitué d’hommes et de femmes au-dessus de tout soupçon.
‘’Dans des pays où l’on fait des élections régulières, il y a un Conseil Permanent nommé pour dix(10) ans ; souvent composé d’hommes de loi, de sociologues, psychologues, bref de personnalités ayant une large expérience en matière de la démocratie’’, explique Gérard Latortue.
Le troisième commandement concerne la neutralité des autorités gouvernementales.
Les responsables de l’Etat, souligne-t-il, ne doivent apporter aucun appui (financier, logistique ou autre) à un parti politique ou à un candidat en dehors du financement public accordé par la loi.
Sur ce point, Gérard Latortue se félicite du fait que son gouvernement n’avait endossé ni supporté aucun candidat lors des élections présidentielles et législatives de 2006.
Quatrième commandement : c’est le libre et égal accès des candidats aux médias publics et la règlementation des médias privés dans le processus électoral.
Pour l’ex-premier ministre haïtien, il s’agit là de la prise en compte par l’Etat du coût élevé de la communication et du manque de moyen des certains partis politiques.
Sur les médias privés spécifiquement, les autorités étatiques doivent garder un œil vigilant pour éviter qu’ils reçoivent de grosses sommes d’argent dans l’objectif de favoriser un candidat aux dépens d’un autre.
Cinquièmement, Monsieur Latortue propose la mise en place d’urnes transparentes à l’ouverture des bureaux de vote afin d’éviter le ‘’bourrage des urnes’’.
Le sixième commandement porte sur l’utilisation d’encre indélébile pendant au moins quarante-huit (48) heures pour éviter que les électeurs votent plusieurs fois.
Septièmement, la présence de mandataires, préalablement formés, des partis et des candidats indépendants dans les bureaux de vote tout au long du scrutin surtout lors du dépouillement
Le huitième point concerne la sensibilisation et la motivation des électeurs qui aura pour effet, précise Gérard Latortue, d’augmenter le taux de participation.
Toujours à ce niveau, il faut aussi que les bureaux de vote soient bien identifiés, bien éclairés.
Le neuvième commandement a trait à la signature des procès-verbaux par les mandataires. Leur scellage et leur affichage public vers les lieux de vote doivent se dérouler également en présence des mandataires, précise monsieur Latortue.
Le dixième et denier commandement, c’est le transport sécurisé des procès-verbaux vers les centre de tabulation en vue de la proclamation des résultats après avoir résolu tous les cas litigieux, conclu l’ex-premier ministre soulignant que les élections sont l’affaire de tous.
Révélant avoir déjà donné des consultations à plusieurs pays du continent africain en matière électorale, Gérard Latortue regrette que la crise liée aux élections en Haïti ait duré aussi longtemps.
Plaçant son mot sur cette question qui fait débat actuellement, l’ancien collaborateur de Boniface Alexandre pense que les sénateurs auraient mieux fait de voter les amendements à la loi électorale pour mettre l’administration Martelly face à ses responsabilités.
GA/hpn