Port-au-Prince, 3 juin 2014 – L’Institut National Démocratique (NDI), la Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (International Foundation for Electoral Systems – IFES), l’agence des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU FEMMES), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ont uni leurs voix lors d’un forum de deux jours sur le thème : La femme haïtienne en politique : stratégies pour gagner.
L’objectif de ce forum de deux jours était d’encourager les femmes haïtiennes à discuter et à identifier les meilleures stratégies et bonnes pratiques en vue de leur intégration dans les espaces de décisions. « Il faut viser une participation égalitaire des hommes et des femmes aux structures décisionnelles, c’est un des indicateurs clé du respect de la différence. Il faut rompre avec les pratiques désuètes que nous avons toujours connues » a conseillé, la ministre à la Condition féminine et aux droits des femmes, Mme Yannik Mézile, lors de son allocution d’ouverture du forum.
Mme Sophie de Caen, directrice principale du PNUD en Haïti représentant le système des Nations Unies au forum, a souligné dans le travail colossal déjà réalisé par les organisations de femmes pour parvenir aux acquis dont jouissent les femmes actuellement. Ce travail, selon elle, revêt une importance capitale et mérite d’être poursuivi. « Sur la base de ces acquis, les femmes doivent continuer à aller de l’avant afin de laisser de meilleures conditions de vie pour les générations futures. Le Système des Nations Unies espère que ces deux journées de travail pourront conduire vers des réponses et des stratégies appropriées aux besoins des femmes des différentes régions du pays, qui sont désireuses d’intégrer la sphère politique afin de porter plus haut la voix de cette majorité trop souvent mise à l’écart dans les décisions qui les concernent ».
La directrice pays d’IFES, Mme Alessandra ROSSI, a indiqué dans son exposé liminaire que IFES contribuera principalement à améliorer la communication et l’interaction entre les partis politiques et le Conseil électoral en charge de l’organisation des élections et appuiera ce dernier dans la mise en place d’une stratégie visant à intégrer les femmes haïtiennes à tous les niveaux du processus électoral, comme électrices, activistes, candidates, administratrices électorales, membres des Bureaux électoraux départementaux (BED) et Bureaux électoraux communaux (BEC), membres des bureaux de vote et observatrices.
Le forum a été un espace privilégié de discussion sur la façon dont les partis politiques abordent les questions prioritaires pour les femmes haïtiennes et sur les avantages que peuvent générer leur engagement politique en période électorale. Elles ont convenu qu’un accompagnement plus soutenu aux femmes militantes et aux candidates à travers des stratégies de financement politique – réduire les frais d’inscription dans les partis politiques pour les femmes est une des stratégies considérée gagnante – peut aussi servir de facteur de motivation important pour les partis qui veulent gagner les élections par les urnes. Ces questions ont été abordées concrètement lors de la seconde matinée, à travers l’intervention du Dr Magnus OHMAN, haut conseiller à l’IFES pour les financements politiques, mettant l’accent sur les solutions pragmatiques et réalistes permettant d’établir l’équité financière pour les femmes actives en politique ou souhaitant y entrer.
A travers les présentations d’intervenants nationaux et internationaux, dont Mme Caroline Hubbard, du siège de NDI à Washington, de débats et d’ateliers de réflexions, certains participants et participantes ont suggéré des actions concrètes à entreprendre dans les partis pour augmenter la participation des femmes dans la vie politique haïtienne. Plus de 120 personnes, qui ont participé au forum, sont en effet préoccupées par le déficit de participation féminine dans le parlement, Haïti ayant seulement cinq femmes députées, soit 4% des membres, ce qui situe Haïti à la 138e position au niveau mondial selon l’Union Interparlementaire.
Au terme de ces deux journées de travail et de discussions, les participantes et les participants ont adopté des stratégies à développer pour favoriser une plus grande implication des femmes en politique. Toutes et tous retourneront ensuite dans leurs communautés et auprès de leurs organisations respectives avec les résultats des ateliers et surtout les stratégies qui y ont été développées et proposées de façon a pouvoir paver la voie vers une participation plus grande et plus efficace des femmes dans la vie politique haïtienne.