Port-au-Prince ! Lundi 17 Mars 2014.-
Les parties engagées dans les négociations sont parvenues vendredi 14 mars 2014 dans l’après-midi à une entente politique baptisée « Accord de El Rancho », après plus d’un mois de dialogue et de tergiversations.
La signature de ce document par le président de la république Michel Joseph Martelly, des dirigeants politiques, le sénateur Steven Benoît et le cardinal Chibly Langlois, constitue une victoire du dialogue, ont opiné plusieurs acteurs.
L’accord final, qui ne fait pas l’unanimité, conserve les points clés de l’entente trouvée entre les partis politiques et l’exécutif. Le Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) devient le Conseil électoral provisoire. A partir du vendredi 14 mars, les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif ont 10 jours francs pour changer un de leurs trois représentants dans le CTCEP ou pour confirmer la totalité.
Aujourd’hui c’est une grande famille politique qui est là, laissant de côté leurs intérêts personnels au bénéfice du pays, a déclaré le président Michel Joseph Martelly. Il a souligné qu’il a fait beaucoup de sacrifices en acceptant 45.5 sur 47 points proposés à l’exécutif. Tout en félicitant l’implication de la médiatrice, le Parlement, les partis politiques et les observateurs de la société civile, le chef de l’Etat a indiqué que le processus du dialogue reste ouvert aux organisations politiques absentes. « Cap sur les élections », a-t-il ajouté, soulignant que le travail n’est pas encore terminé.
Le sénateur Steven Benoît avait été officiellement mandaté par le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras, qui devait voyager, pour signer le document final tout en formulant des réserves sur certains points. Le parlementaire a dit participer aux assises de dialogue avec le cœur en paix et beaucoup de contentement. Le sénateur Benoit a formulé le vœu de voir se tenir dans le pays des élections libres, honnêtes, inclusives et démocratiques.
Le dirigeant du parti « Konvansyon Inite Demokratik » Evans Paul prenant la parole au nom de tous les partis politiques, a indiqué que le pays est parvenu à cet accord avec beaucoup de douleur et aussi beaucoup de bonheur. L’accord de El Rancho est la manifestation d’une volonté de donner espoir, a dit Monsieur Paul reconnaissant que le document n’est pas parfait. C’est un grand pas vers une entente et la recherche de solutions pour le bien du pays, a-t-il ajouté.
A travers cet accord, les acteurs politiques se conviennent sur la réalisation des élections pour renouveler deux tiers du Sénat, la Chambre des députés et les collectivités territoriales, au plus tard le 26 octobre 2014, a souligné le dirigeant du parti « Konvansyon Inte Demokratik » Evans Paul, cité par le journal Le Nouvelliste. « C’est un acte de responsabilité politique, de manifestation de conscience patriotique et d’engagement citoyen », a renchéri le leader politique.
« Le dialogue nous a permis de grandir », a déclaré Son Eminence le cardinal Chibly Langlois. Il a permis de travailler pour la paix et « nous en sommes sortis renforcés ». Le président de la Conférence épiscopale d’Haïti a estimé que nous devons cultiver le dialogue. L’objectif fixé étant atteint, le Cardinal Langlois croit que cela permet de poser la base de dialogue national.
« Il n’y a pas de perdant dans le dialogue », a-t-il fait remarquer, soulignant qu’il n’y a que des gagnants. L’évêque des Cayes a souligné que tous les articles du document ont été passés en revue au cours de cette dernière journée de travail et tout le monde s’est exprimé librement même s’il y en a qui ont eu des réserves sur certains points.
HIP
Source Le nouvelliste